Democratisation de la drogue
C'était, il y a peu de temps encore, la drogue de l'élite, de la jeunesse dorée et du show-biz. Celle qui montre que l'on est branché, qui fait chic dans une soirée. De Kate Moss à Johnny Hallyday, de Thierry Ardisson à Frédéric Beigbeder, nombreux sont les people qui ont avoué, parfois même proclamé, qu'ils en prenaient. Tout récemment, le chouchou des animateurs télé, Jean-Luc Delarue, a dû interrompre ses émissions pour entamer une cure de désintoxication, avant de partir sur les routes de France avec un camping-car "pour partager [son] expérience et aider les jeunes". Sans compter quelques sportifs qui, pris sur le fait comme Richard Gasquet, ont avancé des explications "originales" pour justifier un contrôle antidopage positif...
Le Dr Lowenstein (à g.) rappelle que l'addiction est d'autant plus périlleuse qu'il n'existe aucun traitement de substitution.
Las ! en quelques années, la cocaïne s'est considérablement démocratisée - "banalisée", précise le Dr William Lowenstein, directeur de la clinique Montevideo, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), spécialisée dans la prise en charge des addictions. Aujourd'hui, la "CC" comme disent les initiés, est partout. "On reçoit même des collégiens accros", témoigne le spécialiste, qui note deux profils : le fêtard qui découvre la cocaïne un soir et veut en faire profiter les copains, sans réaliser que le produit est dangereux ; et celui qui, en errance et fragilisé, a déjà expérimenté tout le reste - alcool, cannabis, ecstasy...
A 1 ou 2 grammes quotidiens, il ne parvenait déjà plus à décrocher
Mais, surtout, cette banalisation touche désormais toutes les couches de la société. A Saint-Brieuc, en Bretagne, des