C’est à 23h que je quitte le cabinet ministriel, fatiguée et déçue. Je réalise que toutes ces heures de négociations n’ont servi pratiquement à rien et que ma voix se fait à peine entendre dans les causes que j’essaye de défendre, en vain. Mon espoir se dégrade petit à petit tandis que je réalise que le changement, n’est pas du tout pour maintenant. Je m’appelle Isabelle Montfort et je travaille dans la politique. Je suis une militante dans l’âme et j’essaye depuis que je me suis engagée dans ce milieu, de défendre l’égalité hommes-femmes. Nous avons eu aujourd’hui une réunion pour débattre le sujet de nouvelles obligations qui vont être votées dans quelques temps. Voyez-vous, plus de la moitié de mes collègues sont des hommes, ce qui rend les choses plus difficiles, car cette cause ne leur paraît pas aussi importante que d’autres problèmes divers de société tels que la crise ou le chômage. C’est pour cela que j’ai du mal à me faire entendre et que la situation n’évolue pas. Certes, il y a eu énormément de progès concernant l’égalité entre les hommes et les femmes mais je peux vous assurer qu’il reste beaucoup de chemin à faire. La question de l’égalité homme-femme dans le milieu professionel passe par de nombreux canaux et s’ancre profondément dans notre culture individuelle et collective. Selon moim c’est un des sujets de société les plus importants. En effet, il est tout à fait normal qu’en 2013 en France, un pays pourtant démocratique et une grande puissance européenne, une femme reçoive un salaire inférieure à celui d’un homme. Et bien oui, cela va de soi: comment une femme pourrait-elle travailler aussi bien que son collègue masculin? Je ne savais pas que les femmes naissaient avec des capacités intellectuelles plus réduites que celle d’un homme. Il est si naturel de penser que c’est le genre qui constitue l’égalité. Ma foi, nous sommes bonnes qu’à cuisiner et à nous occuper des enfants. Voyons! L’ère de l’après-guerre est terminée depuis