Dernier monologue de hamm dans fin de partie
HOMÈRE, le plus grand et peut-être le moins connu de tous les poètes. Après tant de siècles, tous les détails de sa vie sont encore un objet de doute, et son existence même est un problème. Les uns le font naître en Égypte, et lui donnent pour père Damagoras, et Echras pour mère : sa nourrice, fille d'Horus, prêtre d’Isis, est une prophétesse. II joue dans son lit avec neuf tourterelles, et les premiers accents de sa voix ressemblent au ramage de neuf espèces d'oiseaux. Les autres lui accordent une origine plus illustre encore ; mais tandis que ses partisans lui composent ces brillantes généalogies et le font descendre d'Apollon même en droite ligne, ses détracteurs ne voient en lui qu'un misérable, qui mendie de ville en ville ; un plagiaire, qui parcourt le monde pour rechercher les auteurs qui avaient écrit avant lui sur la guerre de Troie ; un esprit médiocre, facilement vaincu dans sa lutte poétique arec Hésiode, etc. La plus célèbre et la moins ridicule de ces histoires prétendues est celle que l'on a continué d'attribuer à Hérodote, malgré les doutes et les conjectures de plusieurs savants ; mais on a trouvé piquant, sans doute, que le père de l'histoire eût écrit la vie du père de la poésie, et 1es choses en sont restées là. Quoi qu'il en soit, puisque Strabon n'a pas dédaigné de se faire une autorité de ce roman historique, ni le savant Larcher de le traduire (voy. HÉRODOTE), nous croyons devoir en donner ici une analyse rapide. Un certain Ménalippe, Athénien d'origine, établi à Cumes, en Ionie, eut une fille nommée Crithéis, qui, après la mort de ses parents, passa sous la tutelle de Cléanax, ami de son père. Ce Cléanax abusa du dépôt qui lui était confié, et la grossesse de Crithéis s'étant manifestée, il la fit passer à Smyrne, où elle donna le jour à Homère, et fut réduite à