Descartes, la description du corps humain
Première partie
Préface
«Si on s’était assez étudié à connaître la nature de notre corps et qu’on n’eut point attribué à l’âme les fonctions qui ne dépendent que de lui, et de la disposition des organes», on aurait des préceptes bien plus assurés en médecine. on attribue plusieurs de nos mouvements à la volonté, qui est un attribu de l’âme, cela nous a poussé à croire que c’est l’âme qui est le principe de tout. la mauvaise connaissance de l’anatomie et des mécaniques : nous ne pouvons imaginer, après observation de ce qui est extérieur à l’homme, que celui-ci ait assez de ressorts et d’organes pour se mouvoir de lui-même, c’était donc l’âme qui permettait le mouvement puisque le mort a les mêmes organes que le vivant et qu’il ne lui manque que l’âme.
Lorsque nous cherchons à connaître plus distinctement notre nature, nous voyons que notre ame est une substance distincte du corps qui ne nous est connue que parce qu’elle pense : elle entend, veut, imagine, se ressouvient, sent... On ne peut lui attribuer les fonctions de mouvoir le coeur et les artères, digérer les viandes dans l’estomac puisque’il n’y a aucune pensée dans ces mouvements corporels, il y a donc plus de raisons d’attribuer ces mouvements au corps qu’à l’âme.
Lorsque’une partie de notre corps est offensée, elle ne répond plus à notre volonté (notre âme) : le nerf piqué ne réagit plus, et peut même avoir des mouvements de convulsion. Montre que l’âme ne peut exciter un mouvement que si tous les organes sont bien en place; et que si tous les organes sont bien disposés, le corps n’a pas besoin de l’âme pour produire un mouvement. Donc tous les mouvements qui ne viennent pas de notre pensée, ne doivent pas être attribués à l’âme mais à la seule disposition des organes, et que même les mouvements que nous nommons de volontaires dépendent avant tout du corps puisque si il y a une mauvaise disposition des organes, la volonté