La Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide ont laissé de grandes traces dans notre histoire. Ces évènements marquants du XXe siècle ont inspiré plusieurs écrivains existentialistes de l’époque. L’un d’entre eux, Eugène Ionesco, s’en est inspirés en dénonçant la montée du nazisme dans la pièce Rhinocéros, publiée en 1959. Suite à l’expérience de la montée du fascisme en Roumanie, Ionesco a dit s’être vu comme étant « le dernier homme dans cette île monstrueuse » et il s’est défini comme étant « une anomalie, un monstre ». Cette double définition cherche à expliquer la symbolique du monstre dans la pièce Rhinocéros. D’abord, l’analyse suivante portera sur la monstruosité du personnage de Jean, puis il sera question de la marginalité de Bérenger.

Tout d’abord, Ionesco illustre la monstruosité à travers les personnages de la pièce. En effet, l’auteur présente Jean, l’un des personnages et monstres de la pièce, comme étant un homme de fort caractère, un homme conformiste, ayant des principes et des valeurs stricts. La rigueur de Jean est illustrée à travers le champ lexical suivant : « volonté » (p.14), « force » (p.14), « devoir » (p.14), « effort » (p.35), « esprit clair » (p.47). Ionesco applique également une métaphore afin de démontrer la monstruosité de Jean : « Il ne supporte la contraction. (ou contradiction?) La moindre objection le fait écumer. » (p.52) De cette manière, l’auteur montre à quel point Jean est intolérant et ainsi, à quel point il est monstrueux. Ayant des idées et des principes préconçus, il les utilise afin que les autres adhèrent à sa façon de penser. Aussi, Jean est dangereux, car il ne supporte pas la différence des autres. Il se permet de sermonner et de mépriser tous ceux qui s’opposent à lui ou à ses idées. C’est ainsi que son intransigeance, son fort caractère et son conformisme marque en lui la monstruosité et la rhinocérite. Par la suite, Ionesco présente la monstruosité à travers la transformation de Jean en rhinocéros. En