Devoirs
I – « Qu’il se tienne dans l’angle de la chambre… »
1. Remarques d’ensemble
Quatrain initial à considérer comme un poème en exergue, la typographie en italiques nous invite à cette interprétation. Un quatrain programmatique sur le plan thématique et poétique. La triple injonction votive : qu’il se tienne », « qu’il mesure », « que sa droiture garde » = une épigraphe. « Leçons » est un tombeau. L’épigraphe prend la forme d’une prière propitiatoire. L’être tutélaire non nommé est emblématique = une figure qui obéit à une exigence d’honnêteté morale. L’exigence morale de Louis Haesler doit guider le poète. Ce quatrain se lit aussi comme une épitaphe : une inscription funéraire dressant le rapide portrait du mort à l’usage des vivants. Il s’agit de l’épitaphe de Louis Haesler, beaupère du poète, imprimeur et rédacteur en chef de la « Feuille d’avis de la Béroche », mort en 1966. Le texte poétique se construit sur la métaphore géométrique de la droiture, à la fois physique et morale : la droiture est le fait de l’imprimeur, la figure de l’imprimeur sous-tend le quatrain et en constitue la réalisation ; la forme carrée du texte s’inscrit dans le cadre du matériel d’imprimerie au « plomb ». Le plomb : matériau lourd, non noble, 1er élément des alchimistes, il faut bien l’utiliser : la droiture morale, l’éthique = apothéose de l’alchimiste, transfiguration de l’homme qui se perfectionne pour un idéal de vertu. Tracer des lignes équivaut à imprimer un livre mais surtout à tracer un chemin de vie dans la droiture morale. La typographie est dès lors une éthique dont doit s’inspirer la poétique.
2. Approche linéaire du poème
Vers 1 : qu’il se tienne… : représentation du corps recroquevillé tourné vers le mur, malade