Dialogue
Sujet: A la manière de Diderot, vous composerez un dialogue argumentatif qui oppose deux conceptions de l’écriture: l’une qui affirme que l’écrivain doit rendre compte de son époque et s’engager politiquement et l’autre qui affirme au contraire que l’écrivain doit se tenir en retrait.
Victor Rochard: Blasphème! Pourquoi salir la littérature avec la politique?
Jeanine Thubin: C’est qu’il y a tant d’ignorants dans ce monde, il faut abolir l’ignorance du peuple envers la politique, il faut éclairer les promesses vides des politiciens, afin de les révéler au monde.
Victor Rochard: Mon affaire est d’écrire! Et non pas de participer au jeu de la politique. J’écris pour créer une oeuvre d’art; ensuite je laisse tout ce qui est de l'ordre de la politique aux politiciens.
Jeanine Thubin: Mais, pense à la liberté d'expression, celle-ci a créé une obligation envers tout écrivain, et ce devoir est de corriger les imperfections de notre société, à travers la littérature. Et il me semble que l’une de ces imperfections se trouve au niveau de la politique.
Victor Rochard: Et qui décide ce qui est imparfait, et ce qui est nécessaire pour le corriger? Cette décision n’est elle pas réservée à Dieu?
Jeanine Thubin: Non. Cette décision est faite par chaque homme. C’est à la nature humaine de savoir différencier le bien du mal.
Victor Rochard: Et si c’est la nature humaine qui nous le dit, alors pourquoi posons nous ce problème d’imperfection?
Jeanine Thubin: Permettez moi de reformuler ma thèse. Supposons que nous étions en France, pendant l’occupation Allemande. N'auriez vous pas fait comme Eugène Ionesco, avec la pièce Rhinocéros, et dénoncé l’abominable cheminement de la montée d'une idéologie? Ou auriez vous préféré écrire sur vos sentiments, après avoir témoigné d'une des plus grandes atrocités de l'histoire de l'humanité?
Après une longue réflexion, Victor Rochard répondit qu’il aurait écrit sur un amour entre deux jeunes gens né de