Discours de démission de Mikhaïl Gorbatchev
Chers compatriotes, concitoyens,
En raison de la situation qui s ’est créée avec la formation de la
Communauté des États indépendants, je mets fin à mes fonctions de président de l'URSS. En cette heure difficile, pour moi et pour tout le pays, alors qu'un grand État cesse d'exister, je reste fidèle à mes principes, qui m'ont inspiré dans la défense de l'idée d'une nouvelle union.
J'ai défendu fermement l'autonomie, l'indépendance des peuples, la souveraineté des républiques. Mais je défendais aussi la préservation d'un
État de l'Union, l'intégrité du pays.
Les événements ont pris une tournure différente. La ligne de démembrement du pays et la dislocation de l'État a gagné, ce que je ne peux accepter car j'y vois de grands dangers pour nos peuples et pour toute la communauté mondiale.
Et après la rencontre d'Alma-Ata, ma position à ce sujet n'a pas changé. Outre cela, je suis convaincu que des décisions d’une telle envergure auraient dû être prises sur la base de l’expression de la volonté du peuple. Néanmoins, je ferai tout mon possible pour que les accords qui y ont été signés conduisent à une entente réelle dans la société, facilitent la sortie de la crise et le processus des réformes. Je veux encore une fois souligner que, durant la période de transition, j'ai tout fait de mon côté pour préserver un contrôle sûr des armes nucléaires.
M'adressant à vous pour la dernière fois en qualité de président de l'URSS, j'estime indispensable d'exprimer mon évaluation du chemin qui a été parcouru depuis 1985. D'autant plus qu'il existe sur cette question beaucoup d'opinions contradictoires, superficielles et non objectives.
Le destin a voulu qu'au moment où j'accédais aux plus hautes fonctions de l'État, il était déjà clair que le pays allait mal. Tout est ici en abondance : la terre, le pétrole, le gaz, le charbon, les métaux précieux, d'autres richesses naturelles, sans compter l'intelligence et les