TABLE RONDE SUR LA CONDITION PENITENTIAIRE DU 18.12.2008

THEME : LA RECIDIVE

La récidive dans notre société provoque aujourd’hui l’exaspération de nos concitoyens et contribue inéluctablement à l’aggravation du sentiment d’insécurité, d’autant plus que ces faits divers qui mettent en cause des récidivistes font l’objet d’une forte médiatisation.
Par ailleurs elle souligne la dangerosité sociale de ces multirécidivistes qui s’enracinent dans la délinquance en dépit des sanctions infligées mais révèle également un échec qui les dépasse, échec familial, social, judiciaire.

Que recouvre le terme de récidive et quelle est son ampleur ?

Pour des non initiés un récidiviste est tout simplement un délinquant qui commet un autre acte .En réalité cette notion recouvre, nous le savons, des situations juridiques très différentes, tels le concours d’infractions, les circonstances aggravantes, la récidive légale et la réitération d’un acte.
La récidive est de surcroît pour l’opinion publique un phénomène à la mesure incertaine et contestable. Certains auteurs évoquent un taux de réitération de 30% et le rapprochent volontiers de celui des peines non exécutées de 32%. Pour d’autres s’appuyant sur les inscriptions au casier judiciaire, elle serait annuellement en moyenne de 2,5 % pour les crimes et de 6,5% pour les délits. Ces chiffres peuvent paraître faibles, mais rapportés à la masse des infractions, ce sont chaque année des milliers de nos concitoyens qui sont victimes de ces récidivistes. Il ne faut pas l’oublier. De surcroît il s’agit là de données globales et non par typologie d’infractions. Par exemple,selon certains indicateurs les vols et la conduite sous l’empire d’un état alcoolique constitueraient la moitié des réitèrants. Tout laisse donc à penser que le taux moyen de récidive se situe entre 6,5% et 30%.
Par ailleurs comment apprécier ce taux de récidive quand, jusque la loi de 2004, les sanctions à l’endroit des mineurs étaient