Je suffoque. Mon cœur se serre. Ma nuque se paralyse. Que se passe-t-il? Je crois avoir perdu la vue également, tout n'est que mouvements et ombres autour de moi. Qu'est devenu la grande ville qui m'entourait auparavant? Elle semble partie en fumée en même temps que je l'ai fait. Je semble n'être que dans un rêve mais la sensation d'engourdissement que je ressens, ces questions que je me pose, cette panique qui me tord les boyaux, ce sang que je sens couler de ma bouche entrouverte et que je ne saurais rattraper me rappelle que je suis toujours éveillée. J'ai froid, je frissonne, ma tête me brûle, elle bouillonne. L'oxygène me manque, les sensations disparaissent. Alors c'est ça la mort? Cette perte de sensation, cet engourdissement comme un accompagnement vers l'au-delà? Même si je ne souffre pas en cet instant, je ne veux pas mourir pour autant. Je n'ai pas vécu assez de choses. Maman, je ne veux pas t'oublier, que tu me perdes à jamais, que tu souffres à cause de moi. Je suis navrée maman, je n'ai rien fait, je te promets, je n'y suis pour rien. Je suis seulement victime. Tu auras sans doute du mal à me croire après tous les mensonges que je t'ai dit, après tous les tracas que je t'ai causé, mais je t'assure que c'est vrai maman. En ce moment je ne saurais rire ou mentir. Seule la vérité m'importe et celle qui compte aujourd'hui c'est le fait que je t'aime maman, indéfiniment sans que rien ne puisse y changer quoique ce soit. Lorsque je serais là-haut, alors ce sera à mon tour de veiller sur toi, tu l'as déjà assez fait. Je ne saurais te dire que faire, ni même te conseiller, je n'en aurais pas la possibilité. Je te verrais souffrir d'où je serais, et ce sera bien fait pour moi. Cette peine qui me fera pleurer aussi sera mon fardeau pour tout ce que je t'ai fait subir, ce ne sera que le revers de la médaille. Mais il y aura des moments de joie, c'est sûr tu te reconstruiras sans moi et tu avanceras la tête haute même si le cœur serré. Je sais que même lorsque tu