DURET Jeanne, TL1 23/02/15

Paul Eluard et Man Ray, les deux auteurs du recueil Les Mains Libres, création regroupant la poésie et le dessin, portent aux paysages et aux lieux qu'ils rencontrent une attention particulière, c'est pourquoi leur image se retrouve à maintes occasions dans cet ouvrage.
On peut en effet observer, que ce soit dans l'art de Paul Eluard ou les traits de Man Ray que souvent, l'aspect de la nature, et des lieux en général ne laissent pas les deux artistes indifférents, les rapportant à une même source d'inspiration. Il est donc question d'étudier quelle place occupent réellement les lieux et les paysages de ce recueil pour eux. Dans un premier temps, les paysages représentés servent de sorte « d'états des lieux », de compte-rendu. Ils servent aussi à raviver les souvenirs, partagés par l'un et l'autre. Mais ces représentations sont aussi significatives d'inspiration.

Tout d'abord, Paul Eluard et Man Ray représentent les paysages pour symboliser un état, un fait. Face à une situation particulière, l'artiste veut rendre compte de ce qu'il voit, en décrivant simplement l'espace, le lieu. C'est le cas de Rêve, où Man Ray a croqué un paysage plutôt urbain en second-plan, composé à grande majorité d'immeubles, de gratte-ciels, et même d'un pont tout au fond, et d'un paysage moins monotone au premier-plan, où l'on peut voir un pont plus modeste, ainsi que des lignées d'arbres. Seul élément détonant dans ce dessin, une locomotive semble voler au dessus de cette ville, prête à s'écraser sur ces plantations, signe de fin, de catastrophe proche. Le poème s'accorde avec ce que le peintre a voulu représenter, Paul Eluard nous fait part d'une « Tour Eiffel penchée », signe qu'elle n'est plus capable de rien, elle n'est plus fiable, de « ponts tordus », sur lesquels nous ne pouvons plus passer, « ma maison en ruine », le paysage qu'il veut nous décrire semble