Fiche de revision les main libres 2 Découvrir les mains libres
L'œuvre proposée par Man Ray et Paul Éluard est si singulière qu'il est nécessaire de baliser le chemin de l'interprétation par de solides références. Avant d'analyser plus en détail différentes thématiques, il convient donc de revenir sur la genèse de ce recueil, sur la richesse du titre choisi, ainsi que sur la structure de l'œuvre.
I. La genèse d'une collaboration
1) Rencontres surréalistes
Le choix d'une telle collaboration n'étonnera pas le lecteur qui connaît l'histoire du surréalisme. Ce mouvement a ainsi été l'occasion de rapprochements aussi variés que féconds. En 1928, Man Ray a par exemple librement adapté un texte du poète Robert Desnos afin de le transformer en court-métrage. Ce dernier fait d'ailleurs partie des acteurs du film. Dès 1920, André Breton et Philippe Soupault ont tous deux publié Les Champs magnétiques, recueil considéré par Breton comme « le premier ouvrage surréaliste ». En 1925, Éluard propose avec Benjamin Péret 152 Proverbes mis au goût du jour. Aux origines du mouvement surréaliste, il y a bien cette volonté de proposer aux lecteurs de véritables rencontres entre des artistes différents.
2) La rencontre des Mains libres
Paul Éluard et Man Ray s'inscrivent donc parfaitement dans cette histoire avec leur recueil. En réalité, leurs œuvres se croisent bien avant 1937, l'année de la publication des Mains libres. En effet, en 1921, à l'occasion de la première exposition en France des œuvres de Man Ray, Paul Éluard participe à la rédaction des textes de présentation de l'exposition. En 1935, paraît le recueil Facile, constitué de poèmes d'Éluard et de photographies de Man Ray. En somme, les deux artistes entretiennent d'excellentes relations et ce n'est donc pas un hasard si c'est à Paul Éluard que Man Ray a proposé d'illustrer ses dessins.
3) Une collaboration féconde
Si le recueil n'est pas, en apparence, l'œuvre la plus connue de Paul Éluard ou de Man Ray, il a, semble-t-il, marqué l'artiste