A travers le roman, l'auteur décrit souvent des situations communes, c'est -à-dire des situations auxquelles le lecteur se peut d'être confronté, qui ne lui paraissent ni étrangères ni inconnues. Le personnage de roman représente ainsi une entité fictive, néanmoins confrontée à des interrogations réelles. Ainsi, par le biais d'un univers réaliste et de situations vraisemblables, le lecteur se pose en penseur à travers les actes et pensées du personnage principal. Pourtant, selon l'âge, l'époque, le sexe ou le caractère du personnage, le lecteur s'imprègne naturellement d'une personnalité qui n'est pas la sienne, qui force sa pensée à se surélever au-delà la connaissance de soi donc à la connaissance de l'autre. C'est pourquoi la frontière entre le réel et le fictif reste non seulement un espace de réflexion sur nous-même, d'approfondissement de la conscience personnelle et universelle, mais également une manière de s'interroger sur l'autre en le devenant par le biais du personnage.
Dans un premier temps, nous chercherons à comprendre comment le roman permet un approfondissement de la conscience individuelle, puis nous démontrerons que le roman développe également une conscience collective qui permet au lecteur de s'évader et de s'imprégner d'un autre.

Le lecteur accède à cette fonction du personnage par l’étude d’un roman ancré dans un contexte social, historique ou esthétique nettement marqué, dans lequel le personnage entre en conflit contre ou se coule aisément dans un monde fortement normé. Dans La Princesse de Clèves, l’héroïne se trouve saisie entre son désir adultère pour Nemours et l’idéal d’honnêteté ; dans Les
Liaisons dangereuses, Valmont en particulier se trouve confronté aux principes et exigences du libertinage ; dans Le Rouge et le Noir, Julien Sorel s’efforce de franchir les frontières sociales, quitte à transgresser les valeurs qui ont cours dans chacune d’elles ; se faisant l’expression d’une conscience historique déterminée par le