Tiré d’une légende populaire, le personnage de Don Juan a inspiré bons nombres d’écrivains. La version la plus célèbre est celle de Molière, en 1665, qui s’est inspiré de Tirso de Molina. Connu comme étant un coureur de jupons, un manipulateur sans cœur, Dom Juan est l’incarnation de la liberté même. Beaucoup ne voient en lui qu’un menteur, un tricheur et un provocateur. On le défini comme un libertin, mais qu’entend-t-on par là ? Le libertinage est à la fois une attitude intellectuelle et une toute autre vision du monde. Un libertin est un esprit libre, qui s’est affranchi des superstitions religieuses et des préjugés moraux de son temps. En effet, Dom Juan ne se conforme pas aux contraintes éthiques de l’époque.
Ceci nous amène à nous demander : « Dom Juan est-il libre penseur ou menteur ? »
Après avoir étudié plusieurs extraits en classe, j’en ai déduit que Dom Juan était un libre penseur, un libertin. A travers son personnage, Molière décrit trois formes de libertinage : le libertinage amoureux, le libertinage social et le libertinage religieux.

Commençons par le libertinage amoureux : Dom Juan séduit les femmes, juste pour le plaisir du défi, et les utilise pour son profit. Il les collectionne pour assouvir sa volonté permanente de conquêtes. Ce qu’il recherche surtout dans le regard de l’Autre, c’est de l’admiration. Sa rage de domination vis-à-vis des femmes, qu’il séduit par jeu, lui procure une grande satisfaction. Rejetant la fidélité en amour, son valet Sganarelle lui-même, qualifie son maître d’« épouseur à toutes mains ». Prenons pour illustrer l’Acte II de la pièce : Pierrot, un jeune paysan, raconte à sa fiancée, Charlotte, comment il a sauvé d’un naufrage un seigneur (Dom Juan) qui a aussitôt séduit Mathurine. Pierrot reproche à Charlotte de lui être indifférent. Arrive Dom Juan qui se met à courtiser Charlotte en lui racontant qu’elle deviendrait une