dissertation ionesco
Lalla, en fille du désert habituée aux grands espaces où le regard peut se déployer, éprouve très vite une peur irrépressible.
Les origines physiques
La chaleur étouffante réverbérée par les murs et l’asphalte : « La sueur coule toujours sur son front, le long de son dos, mouille ses reins, pique ses aisselles. » Allitération de S qui renforce l’agressivité de l’air surchauffé.
Paradoxalement, cette chaleur fait ressortir le froid mortel des sous-sols.
C’est une nouveauté étrange exprimée par une hyperbole : « une haleine de mort qui souffle le long des rues, qui emplit les recoins pourris ».
Lalla ne peut supporter cette solitude déjà étudiée plus haut. Tout concourt à produire une atmosphère irrespirable.
L’asphyxie
En effet Lalla s’asphyxie, elle « respir[e] avec peine ». Allitération de R et de P qui traduit l’oppression. Sa marche devient celle d’un automate. Lalla ne peut plus trouver d’apaisement passager auprès de « l’étrange dôme rose qu’elle aime bien » et dont la forme de « nuage » lui rappelle sans doute le ciel de son pays. Il ne peut en résulter qu’une angoisse terrible qui évolue en peur panique.
La fuite irrépressible
Si au début « Lalla continue à marcher, en respirant avec peine », quand elle est parvenue au paroxysme de son angoisse, elle se lance dans une fuite éperdue vers le seul horizon libre : « sans se retourner, elle s’en va vite, elle redescend vers la mer, le long des rues silencieuses ».
Accumulation de verbes d’action, accélération du rythme.
Conclusion
Ce passage du roman rapporté selon une focalisation interne, nous permet de voir la grande ville étrangère au travers des yeux de l’héroïne. C’est la cité de la peur. Enserrée dans ses hauts murs, écrasée par le soleil, elle paraît abandonnée des hommes au point de sembler une prison, voire un tombeau. Lalla, asphyxiée, angoissée, ne peut que s’enfuir à toutes jambes vers le vaste horizon de la mer qui l’a portée jusqu’ici.
L’adolescente