Dissertation : peut-on vivre sans droit ?
Dans un monde comme le nôtre, dans lequel on parle de sociétés de droit, on est porté à croire que le droit est l'unique critère pour juger de la valeur de nos activités personnelles et sociales. On s'en tient en partie à la justice pour régler nos relations avec les autres, on se sert ainsi du droit, ou de ce qui est conforme à une règle précise pour régir des groupes d’individus. Si le terme vivre désigne le fait d’exister, de subsister, celui de droit est quant à lui l'ensemble des règles et normes générales et impersonnelles qui attribuent prérogatives et droits aux personnes, et qui sont susceptibles d'une exécution contrainte institutionnalisée, notamment par l'intervention de la puissance publique. Ainsi, vivre sans droit supposerait une autorégulation des personnes, des accords communs afin de ne pas tomber dans le chaos. Cependant, la nature même de l’être humain, qui selon Hobbes est fondamentalement mauvais et ne pense qu’à s’emparer des biens de son voisin, lui permettrait-elle de vivre ou du moins survivre dans une telle société ? Nous ne traiterons bien sûr pas la vie végétale ou animale, mais bien de la vie humaine, qui est la seule a avoir une organisation de droit.
Le droit est-il indispensable à la société ?
Après avoir étudié les différents aspects d’une vie sans droit (I), nous verrons en quoi une telle vie serait difficilement contrôlable (II).
Vivre sans droit est possible
Il n’y a pas de droit sans société (A), cependant la réciproque n’est pas vraie car certaines tribus parviennent à vivre sans réel système de droit (B).
Pas de droit sans société
Dans toutes les sociétés que nous connaissons bien, il existe un système juridique, qui peut par ailleurs varier d’une société à une autre. Cependant, il existe un cas où le droit n’est pas nécessaire pour vivre. En effet, s’il n’y a pas de société, il n’y a pas d’intérêt à créer un système de droit. Prenons l’exemple de Robinson Crusoe, qui vit