Dissertation religion
Vienne 1927.
La culture humaine présente deux faces :
Elle englobe d’une part tout le savoir et le savoir-faire que les hommes ont acquis afin de dominer les forces de la
Nature et de gagner sur elle des biens pour leurs satisfactions et d’autre part tous les dispositifs pour régler les relations des hommes entre eux.
Chaque individu est ennemi de la culture en ce qu’il ressent comme une pression pénible les sacrifices que la culture attend de lui pour permettre la vie en commun.
Il semble donc que toute culture doive s’édifier sur la contrainte et le renoncement pulsionnel, les hommes n’ayant pas spontanément plaisir à travailler et les arguments ne pouvant rien contre leurs passions.
Certaines privations concernent tout le monde, d’autres non.
Les premières, incestes, cannibalisme, plaisir-désir de meurtre, procéderaient de l’état originaire d’animalité et continueraient de former le noyau de l’hostilité à la culture.
Toutefois il ne serait pas exact que " l'âme humaine ", depuis les temps les plus anciens, n’aurait suivi aucun développement. En effet il irait dans le sens de notre développement qu’une contrainte externe soit peu à peu intériorisée. Notre "Surmoi" l’adoptant aux nombres de ses commandements.
L’hostilité à la culture pourrait être contrecarrée notamment par la satisfaction narcissique de l’idéal culturel.
L’homme charge la culture de le défendre contre la surpuissance de la nature et du destin qui le menace. Cette situation n’a rien de nouveau, elle a un modèle infantile, car on s’était déjà trouvé, petit enfant, en pareil " désaide " face à un couple parental que l’on avait toute raison de redouter ; le père surtout, mais dont on était assuré de la protection.
L’homme pour se défaire de l’impression terrassante qu’il a des forces de la nature, leur donne le caractère de père, il en fait des dieux.
Les dieux conservent trois tâches : exorciser les effrois avec la nature,