Anne Brécart est un auteur d'origine suisse-alémanique qui passe son enfance à Zürich. Au cours de sa vie, elle décide de partir à Genève où elle vit encore aujourd'hui. Elle a écrit trois romans dont Le Monde d'Archibald. Dans ce livre, la narratrice nous raconte les réminiscences qu'elle a de son oncle ainsi que de la maison du lac où elle a passé de nombreux étés. Elle nous fait également part des relations quelquefois étranges entre le monde des vivants et celui des morts qui habitent cette maison. À la fin du livre, elle parle de la mort de son oncle Archibald: « Je n'éprouvais ni peine ni chagrin, mais une fascination. Ce n'était pas sa disparition qui exerçait sur moi un tel pouvoir d'attraction mais au contraire sa nouvelle présence. » (p. 193) En quoi la narratrice ressent cette mort comme « une attraction »? Qu'est-ce qui fait qu'elle admire Archibald maintenant décédé? Pourquoi est-elle fascinée?
Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la disparition d'Archibald est synonyme de liberté pour narratrice. En effet, la narratrice aperçoit dorénavant son oncle en tous lieux et ressent cette nouvelle présence plus proche d'elle. L'âme d'Archibald l'accompagne partout. À chaque déplacement de la narratrice, cette âme est présente. Archibald est ainsi libre, il peut aller où il veut, il n'est contraint à rien, il bénéficie ainsi d'une liberté accordée par la mort. La narratrice vit toujours dans le monde du soucis, elle n'est pas libre de faire ce qu'elle veut. Elle admire le fait que son oncle ait atteint cet état d'insouciance et aussi dorénavant Archibald perdure dans le temps, il ne partira plus. Il a eu ce qu'il a toujours voulu. Il est libre. « [La narratrice] pensai[t] à ce vieux duvet dont la housse avait avait brusquement crevé. Les plumes s'en étaient envolées et s'étaient répandues dans toute la chambre. Il en allait de même pour Archibald. Brusquement il était partout é la fois: dans un coucher de soleil, dans un concerto, dans la douceur de l'air,