Pour Félicien Marceau, l’intérêt que nous cherchons dans une oeuvre d’art, c’est la vision et l’expression d’un artiste sur un sujet ou quelque chose que nous n’avons pas été capables de voir. Soit il s’agit de personnes qui n’auraient pas attiré notre attention et que le talent du romancier arrive à éveiller notre curiosité à leur propos, soit il s’agit d’une imitation de la nature dont le peintre a réussi à en donner une valeur unique et originale.
Ce regard particulier de l’artiste sur la chose regardée s’adresse ainsi à notre sensibilité et à nos valeurs esthétiques mais outre le témoignage et la reproduction de la réalité qu’assume l’oeuvre d’art, le point de vue énoncé n’est-il pas réducteur sur l’intérêt que nous pouvons porter à l’art? En effet l’art est le produit de la société et il constitue un moyen d’expression puissant et également une source d’évasion.

Selon Marx, l’oeuvre d’art est le témoignage d’une société passée , c’est un miroir permettant d’avoir accès au passé.

De tout temps et tout au cours de l’histoire, un témoignage est produit par un témoin, c’est-à-dire celui qui a assisté aux faits et authentifie leur existence. Le mot « témoignage » fait aussi partie du vocabulaire judiciaire : il peut être lié à la dénonciation. Mais la majorité des artistes qui ont produit des exemples paradigmatiques de la représentation des limites de la souffrance ou de la méchanceté humaine, peut ne pas avoir été témoins directs des faits, même si leur œuvre a été considérée par tous comme l’expression la plus réussie et la plus aboutie de la dénonciation. Les gravures sur la guerre de Goya sont le meilleur exemple d'œuvre d'art pouvant être considérée autant comme dénonciation et témoignage que comme œuvre d’art. Ainsi, l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible disait le peintre Paul Klee, voilà ce qui pourrait résumer le point de vue de Félicien Marceau.La sensibilité de l’auteur va nous permettre de mettre en évidence des faits, des