Dissertation sur montesquieu
D' Alembert, semble y reconnaître dans l'œuvre 'L'esprit des lois' de Montesquieu, une certaine obscurité : « ce qui est obscur pour les lecteurs vulgaires ne l'est pas pour ceux que l'auteur a eu en vue.
Cette citation pose un double paradoxe. D'une part, d'Alembert reconnaît que des « vérités importantes » sont dissimulées aux yeux de certains car elles pourraient leur être « nuisibles ». Or, la vérité est, particulièrement dans l'esprit des Lumières, considérée comme un bien et non une nuisance. De plus, c'est bien le « peuple » que Montesquieu entend « éclairer », c'est à dire justement « les lecteurs vulgaires » (vulgaire venant de vulgos, c'est à dire la foule ou le peuple). D'autre part, d'Alembert attribue à Montesquieu une volonté d'obscurcir ou du moins de « voiler » une partie de son propos derrière un « artifice », c'est à dire ce qui cache mais aussi ce qui n'est pas nécessaire. Or, ceci semble s'opposer au but premier de l'auteur qui est de s'intéresser aux lois pour en dégager les principes, et donc « dévoiler » ce qu'il y a d'universel et de nécessaire dans celles-ci.
I. Dans quelle mesure il est possible de parler de prudence au sujet de l'esprit des lois et ce qui la justifie
II. Cette prudence est peut être plus le fait d'une tension entre les croyances religieuses de Montesquieu et son statut « d'écrivain politique » qui le pousse à rechercher un équilibre pragmatique
II. « l'obscurité volontaire » dont parle d'Alembert est peut être bien plus une obscurité nécessaire, inhérente au type d'analyse choisie par Montesquieu
Extrait du document:
En effet, Montesquieu cherche à dégager des principes universels et généraux au fondement des grandes lois qui régissent les sociétés humaines. Ce faisant, Montesquieu analyse différents types de sociétés, leur organisation, leurs lois et cherche à former un modèle, des « maximes » ou des « règles générales », comme il le dit lui-même. « Plus on réfléchira sur les détails, plus on sentira