Dans la tragédie antique et classique, les personnages évoluent le plus souvent dans un cadre historique ancien voire dans la mythologie grecque ou latine. Souvent confrontés à des conflits, les héros expriment des sentiments intenses. Les grands auteurs classiques comme Corneille ou Racine ont mis en scène des femmes et des hommes en prise avec des sentiments contradictoires : l'amour, la haine. Ainsi que la jalousie, la trahison, la pitié, la lâcheté... Qui sont ces héros de tragédie ? Sont-ils très différents de nous ou au contraire sont-ils plus proches de notre mode de vie ? Éprouvent-ils les mêmes émotions ?

Les situations mises en scène par les auteurs classiques nous semblent très éloignées de notre mode de vie contemporain. Tout d'abord, par leur statut social. Par exemple, dans la Phèdre de Racine, l'histoire concerne le roi Thésée et sa famille. Les tragédies visent souvent des personnages puissants, illustres et haut placés.
L'action se déroule couramment autour de combats, de meurtres, de suicides... Des situations violentes, traumatisantes. Les personnages sont toujours dans l'excès, leurs sentiments sont « intensifiés ». Par exemple, dans Médée d'Euripide, l'héroïne est emportée par son orgueil qui la transforme ensuite en meurtrière.
Aussi, ces personnages sont éloignés de nous car nous ne sommes pas de la même époque. Ces tragédies se déroulent durant des temps mythiques, reculés, dans l'Antiquité grecque ou romaine (comme Horace de Corneille), ou à l'époque biblique. A cause de ce décalage temporel, le langage reste très différent du nôtre. De plus, au XVIIe siècle, la tragédie est écrite en alexandrins ; comme par exemple la tirade d'Hermione (scène 5, acte IV) dans Andromaque de Racine. Nous ne sommes pas habitués à cette forme de poésie, contrairement aux spectateurs du XVIIe siècle.

Cependant, si nous avons moins accès à ce langage, confrontés à des circonstances similaires, nous éprouvons de nos jours les mêmes émotions que