Dissertation un personnage médiocre peut-il être le héros d'un roman?
Pour Descartes le roman est une histoire feinte, écrite en prose, où l'auteur cherche à exciter l'intérêt du lecteur par la peinture des passions, des mœurs, ou par la singularité des aventures. Pour arriver à susciter cet intérêt, l'auteur crée ainsi des personnages qui font de la narration quelque chose de fantastique qui sont à l'origine des diverses passions chez le lecteur. C'est pour cette raison que nombreux écrivains créent de héros parfaits. C'est ainsi que Boileau définit le héros comme le personnage principal que survit aux aventures "Des héros de roman fuyez les petitesses ; Toutefois aux grands cœurs donnez quelques faiblesses". Cependant, cette conception s'oppose aux héros du naturalisme qui employait des personnages médiocres, c'est-à-dire au-dessous de la moyenne, sans intérêt, sans éclat. Dans quelle mesure peut-il avoir donc, place pour un personnage médiocre dans le roman qui repose souvent sur l'exceptionnel? Pour répondre à ceci, nous analyserons premièrement le besoin du héros dans le genre romanesque, pour ensuite nuancer en démontrant que certains personnages principaux du roman sont médiocres, et, finalement, démontrer que le roman n'admet la médiocrité que dans certaines conditions.
Dans un premier temps, le roman a besoin du héros pour pouvoir rendre plus amusant l'écrit et le rendre plus didactique. En effet, le genre romanesque est, d'un point de vue classique, un long récit de vies et d’aventures en prose. C’est ainsi que le personnage principal subit une série de péripéties qui le font de plus en plus parfait, lui donnant donc le caractère de héros. Le héros, presque dans tous les cas, s’accompagne d’une connotation mythique. Le héros, très souvent, fait référence à un être fabuleux, la plupart du temps d'origine demi-divine et demi-humaine, glorifié après sa mort. C’est le cas d’Ulysse dans L’Odyssée, d’Homère. Ce personnage combat des monstres et des dieux comme Poséidon et son fils Cyclope, survivant à toutes