Ce sujet pouvait sembler relativement simple pour les élèves qui avaient révisé leur cours, puisqu’il s’agissait de comparer deux concepts, et de lire de manière transversale deux chapitres différents (le travail et l’art).
Mais il ne suffisait pas de faire un catalogue. Il fallait aussi mettre en perspective les enjeux d’une telle question : si l’artiste est un travailleur, qu’est-ce que cela implique dans la conception même que nous avons de l’art ?
Nous savons que le statut de l’artiste a évolué au cours des siècles. De conscience privilégiée au contact avec les dieux, il est devenu artisan, puis porteur d’un génie à partir du
16ème siècle. De son hétéronomie (il n’est pas comme les autres…) il gagne un certain respect pour son travail, et une certaine mise à distance : il est dispensé de produire des richesses pou justifier le bienfondé de son travail.
Car nous avons là une question intéressante : le travailleur est un terme qui prend au moins deux sens : c’est celui qui transforme le réel grâce à son activité, mais c’est aussi celui qui produit des richesses, et gagne sa vie grâce à son emploi. L’artiste est intégré dans la société, reconnu même juridiquement et socialement, et on peut admettre qu’il y a un « métier » artiste. Mais pour autant ce n’est pas un métier comme les autres, car la motivation première de l’artiste n’est pas de
« gagner sa vie », ou de faire carrière.
Ce qui précède est le travail de problématisation. A partir de là (et une fois que vous avez votre plan) vous pouvez vous lancer dans la rédaction de l’introduction.)
Exemple d’introduction :
Au centre Pompidou, a lieu une rétrospective de l’artiste Soulages, qui permet de présenter son travail. Cette exposition qui a beaucoup de succès montre que l’artiste a laissé une œuvre considérable, mais pour autant on ne peut pas dire qu’il a travaillé tout au long de son existence comme n’importe quel employé-dans une compagnie d’assurance par exemple.