Mardi 20 juin 1916
A Paris

Mon chère fils ,

Que je suis heureuse de recevoir des lettres de toi , à chaque lettres que je lis l'envie de pleurer me prends . Sais -tu depuis combien de temps j'ai attendu de te revoir ? Ces quelques heures passées avec toi ont été comme un rêve pour moi mais bien trop court. La venue d'une personne dans ma maison remonte au mercredi 17 novembre 1915 quand ta tante est venu me demander de tes nouvelles et que je n'avais rien à lui répondre .Ensuite ton père nous a quitté comme tu as pu le remarquer en venant .Te rends-tu comptes de ce que j'ai pu endurer de mon côté? La vie doit être dur pour toi aussi sur le front mais ne te laisse pas abattre par des gens qui ne t'ont pas accueilli comme il le fallait . Tu sais cela est dur pour eux , ils ont perdu des amis à la guerre comme nous tous et toi , mon fils , tu arrives vers eux , la joie au coeur de les revoir . Leurs ressentis devait être le même que toi mais cela a du leur rappeler la mort de leur amis et se sont demander pourquoi toi tu étais revenus et pas les leurs ? Te souviens tu de ton grand-père ? Il disait toujours « soit au nerf de la guerre et débrouille toi avec ce que tu as , le mérite te reviendras. J'ai pris du temps pour comprendre sa moral mais tout ça pour te dire que si tu te bas , tu reviendra et retrouvera la paix , s'il te plait , reste en vie en te disant que tu reviendra comme un héros et que ta mère sera là pour toi .
Ces quelques heures passées en ta compagnie ont été bien trop courte que je n'ai pas pu te demander beaucoup de choses . On nous raconte que la guerre se déroule bien et que la victoire est proche . Je ne crois pas vraiment ce que nous dise les journaux. Peut -tu me dire ce qui se passe sur le front ? Dans quelles conditions de vie vis-tu ? Tu sais je n'arrêtes pas de penser à toi et je m'inquiète beaucoup . Quand on sait vu tu n'étais pas très bien , est-ce la rencontre avec tes amis qui