Dissertation
Théodore de Banville, dans son Petit Traité de poésie française, écrit au sujet de la poésie :
« Elle est à la fois musique, Statuaire, Peinture, Eloquence; elle doit charmer l’oreille, enchanter l’esprit, représenter les sons, imiter les couleurs, rendre les objets visibles, et exciter en nous les mouvements qu’il lui plaît d’y produire; aussi est-elle le seul art complet, nécessaire, et qui contienne tous les autres. »
Théodore de Banville et Paul Verlaine sont deux poètes contemporains du XIXème siècle. Théodore de Banville, poète tout à fait différent de Verlaine, artiste des clairs-obscurs dont la vie n’a jamais cessé d’être agité, fut un poète français et un des chefs de file de l’école parnassienne. Théodore de Banville, dans son Petit Traité de poésie française en 1872, parle de la poésie comme d’un art musical, représenté et éloquent. Pour lui les poèmes doivent « charmer l’oreille, enchanter l’esprit, représenter les sons, imiter les couleurs, rendre les objets visibles, et exciter en nous les mouvements qu’il lui plaît d’y produire ; aussi est-elle le seul art complet, nécessaire et qui contienne tous les autres ». Dans quelles mesures cette définition de la poésie, formulée par le poète parnassien, s’applique à l’art verlainien ? Dans un premier temps, nous verrons en détails l’art parnassien et ce qui en découle. Puis nous étudierons l’art verlainien afin de savoir s’il s’accorde avec la définition de Théodore de Banville.
L’éloquence est le moyen le plus facile pour les auteurs de capter l’attention du lecteur. Ainsi, il leur faut utiliser une syntaxe adaptée qui peut faire ressortir certaines expressions choisies. Parmi elles, l’alternance syntaxique entre interrogation et interpellation dynamise le poème et fait en sorte qu’il apparaisse comme réel aux yeux du lecteur. Dans le Lac, Lamartine utilise de nombreux impératifs comme « ô Temps suspends ton vol » adressé au temps comme à un oiseau pour