Dissertation
Première partie : La prise de parole de Sganarelle
→ Au début de la scène, Sganarelle a un sentiment de supériorité et d’assurance. Il veut montrer à son maître qu’il vaut plus qu’un simple valet.
- Tous d’abord, Dom Juan et Sganarelle se sont déguisés pour échapper à leurs poursuivants : Dom Juan en habit de campagne et Sganarelle en habit de médecin. Ce déguisement va permettre :
. à Sganarelle d’acquérir de l’assurance. Il a ainsi l’illusion de changer de statut social, d’inverser la situation hiérarchique des deux personnages.
. à Molière, de critiquer la médecine « attirail ridicule ». Celle-ci est traitée comme une forme de croyance par Molière. Les possibilités de guérir sont nulles.
Il existe une dimension comique qui devient burlesque quand Sganarelle plaide la médecine au moyen d’une anecdote : le vin fait mourir le malade. Pour Molière, la médecine permet de mourir plus vite.
Cet épisode a une portée satirique :
. satire de crédulité du public : en effet le prestige de l’autorité des médecins tient à l’habit,
. satire sur les médecins et inefficacités des médicaments.
- Ce déguisement va également donner à Sganarelle le courage de poser des questions sur les croyances de Dom Juan « cet habit me donne de l’esprit » l 58.
Sganarelle va alors soumettre son maître à un véritable interrogatoire à propos des croyances de ce dernier sur le Ciel, l’enfer, de diable, l’autre vie et le Moine Bourru l 64 à 74. D’après la croyance populaire le Moine Bourru est un fantôme qui s’en prend aux êtres vivants.
Au début Dom Juan va refuser de prendre partie « laissons cela », « eh » « ah ! ah ! ah ! ». Sganarelle le prend comme une négation. Puis, il va énoncer clairement sa position et confirmer qu’il ne croit pas au ciel mais aux sciences qui est la seule croyance qui se vérifie « je crois que deux et deux sont quatre » l 82. Dom Juan est donc libertin puisqu’il croit en ce qui se prouve. Sganarelle alors ne contient pas son indignation