Sous-genre, voilà comment été qualifié le roman au XVIIe siècle. Plusieurs écrivains célèbres s’opposaient fortement à ce genre : Diderot « Ceci n’est point un roman » pour son livre Jack le fataliste et son maître. D’autres, par peur de perdre leur notoriété, écrivaient leurs romans sous une autre identité ou anonymement : Madame de la Fayette fait partie de ceux-là. En effet, le roman regarde le monde tel qu’il est, critique les autres genres trop détachés de la réalité. Il met en jeu des personnages avant tout très ordinaires, il est le genre de l’anti-héro ou du héros déceptif. C’est aussi le genre du banal et de l’échec. Voyage au bout de la nuit de Céline en est un très bon exemple. Mais un roman peut-il intéresser son lecteur à des personnages ordinaires et malheureux ? Le lecteur suivra-t-il le parcours du personnage jusqu'à la fin ? Avant tout qu’est ce que le roman ? Que veut dire ordinaire ? Malheureux ?. Un roman est écrit en langue « romane », le français, et écrit en vers. Le premier roman est Le chevalier à la charrette de Chrétien de Troyes au XIIe. Malgré les prémices de ce genre, le premier roman moderne est Don Quichotte de Cervantès au XVIIe qui révolutionne le genre avec la présence d’un narrateur et s’ouvre à la vie quotidienne de personnages de condition modeste. C’est une œuvre en prose assez longue qui met en jeu des personnages ancrés dans le réel et dont le lecteur suit son parcours. Le terme commence alors à se rapprocher de son sens moderne, celui de récit fictif à épisodes centré autour d'un ou de plusieurs personnages. Le roman a tout d'abord été le récit d'une aventure fantastique, comprenant un personnage idyllique vivant une aventure idyllique elle-même. Les livres étaient au début destinés aux nobles et non au peuple. Au début de l'histoire du roman cohabitent deux traditions très contrastées. La première est celle du roman comique, engagée par Cervantès et Rabelais, qui se poursuit tout au long du XVIIe siècle,