ntroduction [premier alinéa : on avance vers le sujet, qui porte sur l'objet d'étude « le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours »] Dans l'intimité d'un face-à-face avec un roman, le lecteur souscrit à un projet : celui d'être amené à s'émouvoir, à verser une larme, à rire seul, à s'apitoyer, à s'indigner, à s'enthousiasmer ou à s'endormir. Bref, s'il y a des tas de choses que l'on ne choisit pas dans la vie, son voisin de palier, le temps qu'il fait, une chose est sûre, dans le roman, tout est programmé à l'avance. Etrange, rude constat : le romancier décide de tenir en haleine le lecteur sur des centaines de pages : il conclut un marché avec nous, comme au restaurant, où l'on nous offre le menu du jour. Le roman est un trousseau de clés qui nous ouvre toutes les portes...
[deuxième alinéa : on reformule de manière précise le sujet, la question posée] Et le lecteur se trouve embarqué dans le récit qui nous sert une brochette de personnages prodigieux, élaborés par une imagination débridée, des êtres de papier fabuleux qui échappent à la réalité. Peut-on considérer qu'il s'agit d'une nécessité incontournable, d'un parti pris indispensable ?
[troisième alinéa : on énonce avec clarté et brièveté le plan de sa dissertation, ici en deux grandes articulations] Dans un premier temps nous nous efforcerons de montrer que le fait de transfigurer les personnages en leur donnant un éclat extraordinaire relève d'un parti pris, qui hérite d'une lointaine tradition. Dans un second temps, nous montrerons que les romanciers peuvent faire le choix inverse, en mobilisant des personnages qui sont des êtres tout à fait ordinaires, des êtres totalement soumis au réel. Comme si tout dépendait d'un pacte ou d'un contrat de lecture ... I. L'exemplarité des personnages qui sortent de l'ordinaire. A. L'héroïsme, un recours obligé....
[phrase d'annonce de la première sous-partie de son développement] Il y a des romans