Dissertation
On trouve, dès l’antiquité, des descriptions de lieux idylliques qui renvoient à une époque où l'homme vivait en harmonie avec les dieux et la nature. L'Histoire véritable de Lucien (iie siècle) semble marquer l'inflexion de ces descriptions poético-religieuses vers des récits à portée satirique. Les humanistes y trouvent un support idéal à la réflexion morale et politique qu'ils mènent. Thomas More, avec son île d'Utopie, inaugure cette tradition littéraire européenne – qui va durer jusqu'au xxe siècle – de description de mondes dont la perfection, ou l'imperfection de contrepoint critique ou prémonitoire à la société contemporaine de ces œuvres. Comment ces évocations, pourtant marquées par l'éloignement par rapport à notre monde, permettent-elles néanmoins de porter une réflexion critique sur la réalité qui nous entoure ? Nous allons y répondre à l’aide d’exemples et d’arguments. Dans une première partie on traitera de l’aspect de depaysement et dans une deuxième partie sur l’aspect de réflexion du lecteur.
Le dépaysement.
Il y a trois sortes de dépaysements. Tout d’abord le dépaysement géographique qui nous emmène vers un pays exotique tels que l’ile de Calypso, pour Fénelon dans les aventures de télémaque. Il nous parle du fleuve Bétis, quicoule dans un pays fertile sous un ciel doux. Il dit que ce pays a « conservé les délices de l’age d’or ». Il utilise des adjectifs tels que doux, rafraichissant, adoucir pour nous faire rever de l’ailleurs. Ensuite il y a le dépaysement temporel dans un passé mythique textes de Fénelon et de Montesquieu. Pour fénelon c’est le mythe de télémaque et pour montesquieu, c’est le mythe du peuple imaginaire les Troglodytes Pour finir il y a un dépaysement vers des lieux improbables. Des créations de lieux utopique par exemple L'Île des esclaves de Marivaux. Le dépaysement