es Cahiers de Doléances étaient des documents rédigés par les différents groupes sociaux à travers toute la France. Ils existèrent dès le XVe siècle et ils représentaient les revendications et les plaintes émises au niveau local par chaque ordre (noblesse, clergé et tiers état) lorsque le roi décidait de faire appel aux Etats Généraux. Les plus nombreux étaient ceux du tiers état : en fait, il y avait deux niveaux de rédaction des cahiers. Chaque paroisse rurale ou chaque corps de métier en ville rédigeait un premier cahier lors d'une assemblée de paroisse ou de métier.
Puis des représentants présentaient ce cahier à l'assemblée de baillage ou de sénéchaussée, qui élaborait la synthèse des différents cahiers paroissiaux dans un cahier de baillage, lequel était transmis au roi. Parallèlement, la noblesse dans les provinces et le clergé par diocèse procédaient à la rédaction de cahiers qui allaient tels quels vers le roi. Les cahiers de doléances de 1789 eurent une importance spécifique due principalement à l'explosion de la Révolution française. De plus, aux quelque soixante mille cahiers du tiers état furent associés, par centaines, des brochures et pamphlets proposant des réformes de l'État monarchique ; Louis
XVI avait en effet appelé toutes les "lumières" du royaume à proposer leurs solutions pour résorber le déficit. En 1789, le gouvernement royal est en effet dans une impasse financière : le pays est lourdement endetté et toutes les tentatives de réforme du financement du budget lancées au cours des dernières années ont échoué face à la résistance des privilégiés qui ont tout à perdre des changements proposés. Les Etats Généraux, assemblée composée des représentants des 3 ordres qui n'avait plus été sollicitée depuis 1614, sont donc convoqués pour trouver une solution. es cahiers, pratiquement tous conservés à la différence des cahiers de 1614, constituèrent pour les historiens une extraordinaire source de connaissance des institutions et