Doit-on accorder de l'importance aux mots
Proposition de plan : Faut-il accorder de l'importance aux mots ?
[ EN QUEL(S) SENS LES MOTS POURRAIENT-ILS NE PAS COMPTER ? 1. Les mots comme « monnaie de singe » à laquelle on ne peut se fier. On ne peut prendre les mots pour argent comptant :ils incluent, de structure, le registre du mensonge . ils n'ont pas le sérieux des actes : combien de promesses (électorales par ex mais pas seulement) sont faites « en l'air »... 2. Les mots peuvent paraître faibles ou vains face au réel :les mots manquent lorsque le réel nous submerge. Le beau par ex rend muet ; et l'horreur nous confronte à un trou dans le symbolique : le silence ou le cri seuls tiennent alors lieu de langage. 3. Cette faiblesse et même cette faillite des mots n'empêchent pas l'inflation extraordinaire de la soi-disant communication. Les technologies nouvelles donnent à notre bavardage un essor sans limite :mais que nous « communiquions » de plus en plus sous le règne du quantitatif, cela ne nous étourdit-il pas dans un tourbillon de mots souvent creux, où risque de se noyer, de se perdre l'essentiel ? II CEPENDANT LES MOTS NE FONT-ILS PAS L'HUMANITE DE L'HOMME ? 1. Les mots insignifiants, la « parlotte », ne sont peut-être pas si nuls : ils ont une fonction sociale éminente. Repérée par les linguistes sous l'appellation de fonction phatique. Les mots échangés, même vides, ou presque, de contenu, sont le moyen de tisser le lien social. Plusieurs ex possibles, des conversations banales sur le temps qu'il fait, au devoir de parole du chef indien, en passant par le souci de meubler parfois un silence qui pourrait être « mortel ». 2. Et surtout, les mots, même repérés comme menteurs, agissent :il y a une magie des mots. Qui est d'ailleurs le ressort de l'efficacité magique. C'est que les mots, du fait de leur « négativité », ont le pouvoir d'opérer une métamorphose du réel, le pouvoir de faire exister ce qu'ils nomment, et/ou de nier ce qui est. De la calomnie ou de la flatterie par ex, il reste tjs