Dom juan
Premier extrait : Acte V, scène 1. (Dom Juan)
... «Oui, vous me voyez revenu de toutes mes erreurs ; je ne suis plus le même d’hier au soir, et le Ciel tout d’un coup a fait en moi un changement qui va surprendre tout le monde : il a touché mon âme et dessillé mes yeux, et je regarde avec horreur le long aveuglement où j’ai été, et les désordres criminels de la vie que j’ai menée. J’en repasse dans mon esprit toutes les abominations, et m’étonne comme le Ciel les a pu souffrir si longtemps, et n’a pas vingt fois sur ma tête laissé tomber les coups de sa justice redoutable. Je vois les grâces que sa bonté m’a faites en ne me punissant point de mes crimes ; et je prétends en profiter comme je dois, faire éclater aux yeux du monde un soudain changement de vie, réparer par-là le scandale de mes actions passées, et m’efforcer d’en obtenir du Ciel une pleine rémission. C’est à quoi je vais travailler ; et je vous prie, Monsieur, de vouloir bien contribuer à ce dessein, et de m’aider vous-même à faire le choix d’une personne qui me serve de guide, et sous la conduite de qui je puisse marcher sûrement dans le chemin où je m’en vais entrer..»
Vocabulaire
• Dessillé : Ouvrir les yeux de quelqu’un, le détromper.
• Rémission : Action de remettre une faute, de faire grâce.
Niveau de langue et figure de style
Dans cet extrait, Dom Juan utilise un langage soutenu, car il s’adresse directement à son père. Son père, qu’il respecte comme un fils doit respecter son père à cette époque. Dom Juan joue beaucoup sur une figure de style, qu’il prononce beaucoup, l’exagération. En effet, il exagère beaucoup sur ce qu’il a compris de Dieu, « il a touché mon âme et dessillé mes yeux ». Il utilise aussi un thème qui reste assez constant tout au long de l’extrait, c’est le thème de la mort, de la souffrance, « horreur, désordres, criminels, abominations, souffrir, punissant,… ». Il utilise aussi la personnification. Il considère le ciel