INTRODUCTION : Essayer d’atteindre l’inaccessible étoile, telle est sa quête. Rêver d’un impossible rêve, ne plus pouvoir supporter le monde qui est tombé trop bas et y jaillir pour en redresser tous les tords… un chevalier va le défier, c’est don Quichotte. Personnage fictif né en 1606 et imaginé par Cervantès, incarnant un chevalier errant accompagné de son fidèle destrier Rossinante ainsi que de son ami Sancho, il parcourt les routes à la recherche de l’aventure. Il va traverser des chemins peu commodes et faire des rencontres hasardeuses, cependant rien ne l’arrête, car dans son esprit est ancrée une quête que personne ne peut détourner, même pas Sancho. Ce-dernier, lassé des dangereuses aventures, a bien essayé dans le chapitre XX d’immobiliser don Quichotte en entravant Rossinante pour raisonner l’hidalgo. Mais c’est peine perdue, car dans le chapitre XXI, les illusions reprennent vite le pas sur la raison, car le chevalier va transformer un plat à barbe en heaume. Le chapitre XXII qui est le sujet de notre étude, expose un nouveau danger. Ce n’est pas une hallucination qui donne lieu à cette aventure, mais l’attachement que porte don Quichotte aux valeurs de la chevalerie. Il va ici, libérer des forçats en route pour les galères, au nombre desquels se trouve le picaro Ginès de Passamont. Pour tout remerciement, Sancho et lui se font battre et dévaliser. Pouvons-nous toujours croire en un chevalier errant, « messager idéal », prônant son monde et ses valeurs, malgré les chutes narratives à répétition ? Tout d’abord, le chemin du Caballero Andante est une grande route qui mène aux rencontres, ici c’est celle des galériens qui, par toute attente nous emmène sur la voie (encore une fois) de l’évasion littéraire, qui est omniprésente implicitement et explicitement dans l’œuvre. Mais cette fuite n’est d’autre que celle qui a conduit et conduira encore don Quichotte dans sa folie qui est à nuancer dans ce chapitre. Ce-dernier, prône ici, une Justice