Douter est ce renoncer a la vérité?
En considérant le doute comme un état de l’esprit correspondant à la suspension d’un jugement et la vérité comme l’aboutissement de la connaissance fondée sur des critères d’objectivité et d’absolu, pouvons-nous réellement affirmer que douter n’est autre que renoncer à la vérité ? Car il semblerait que le doute, remettant en cause les fondements mêmes de toute connaissance, anéantisse l’accès à la vérité puisqu’aucune définition universelle n’est reconnue pour vraie, et qu’aucun jugement n’est permis. Mais affirmer cela n’est ce pas donner au doute une forme trop catégorique ? N’y a-t-il pas une nuance à établir en fonction qu’il s’agisse d’un doute sceptique dans lequel le jugement est suspendu de façon définitive ou d’un doute méthodique qui lui est là pour tenter d’établir une vérité en excluant toute connaissance douteuse, voire fiable afin de tendre vers la connaissance absolue ? De nouveau, la question de la vérité se pose, car n’est il pas déraisonné de ne douter qu’une fois et d’en conclure une vérité indubitable alors que la connaissance est fondée d’abstractions ? Comment avoir la certitude que tous les jugements incertains ont bien été pris en compte et exclus si l’homme ne remet pas en cause à chaque instant cette vérité en doutant ? Le doute serait-il alors le moyen le plus probant de se rapprocher de la vérité la plus pure ? Nous verrons donc dans une première partie, le doute s’apparentant au scepticisme qui, lui, tient pour subjective toute approche de la réalité et ainsi incertaine la connaissance que l’on peut en avoir. Douter c’est alors manifestement renoncer à la vérité car c’est une finalité. Dans une seconde partie nous aborderons la vision cartésienne selon laquelle le doute est un moyen de recherche de la vérité, la suspension du jugement n’est la que pour tenter d’atteindre des connaissances vraies. Puis dans une dernière partie, nous prendrons appui sur la théorie dogmatique afin de mettre en