Droit et religion
Les rapports entre Droit et Religion sont problématiques dans la mesure où ces termes font référence à deux systèmes normatifs qui agissent chacun sur les comportements sociaux des individus. En effet, si le Droit est un système de normes juridiques qui régit les relations entre individus dans toute société, la Religion est aussi un système normatif qui naît de croyances et se concrétise notamment dans des pratiques cultuelles particulières. La tension entre ces deux systèmes normatifs, qui ont pour terrain commun l’individu et son action sociale, est alors évidente. Il paraît pertinent d’analyser les rapports du droit et de la religion à travers le prisme du droit français, qui dès 1789 pose la liberté de conscience comme droit fondamental et accouche ensuite en 1905 du principe de laïcité, posant ainsi la nécessité de la neutralité du droit. Il s’agit de se demander si cette neutralité affirmée est la seule facette du positionnement du droit face à la religion et quelles sont les nouvelles problématiques nées de son positionnement. Le principe de la laïcité est souvent présenté en France comme la réponse du droit au problème religieux. Néanmoins c’est occulter toute une partie du problème. Le Droit en effet ne peut éviter la confrontation avec une des composantes essentielles de l’identité de l’individu, et ce positionnement du droit face à la religion donne naissance à de nouvelles problématiques de conciliation.
I) Le principe de laïcité apparaît comme la réponse du droit au problème de la religion
1) La Religion s’affirme comme principe supérieur car d’essence divine
a- La religion, principe supérieur :
Historiquement les sociétés ont d’abord fait référence à une règle religieuse avant de faire référence à une règle juridique. En effet, dans les sociétés dites « primitives » ce n’est pas une norme juridique autonome et bien déterminée qui régit la vie en société mais les principes religieux. Ainsi le juge