Droit à l'oubli
Le droit à l’oubli numérique
Viktor Mayer-Schönberger, professeur en politique publique et directeur du centre de recherche en politique d’information et d’innovation à l’université nationale de Singapour, est l’auteur de Delete : The Virtue of Forgetting in the Digital Age (Princeton University Press 2009). Il est spécialiste du droit à l’oubli.
Comment les outils numériques facilitent-ils cette mémoire parfaite que nous recherchons, plus parfaite qu’une mémoire humaine ?
Les humains veulent se souvenir parce que biologiquement, ils sont programmés pour oublier la plupart des choses dont ils font l’expérience, qu’ils pensent, qu’ils ressentent. Dans la mer de l’oubli humain, ils veulent créer des îlots de mémoire. Donc, premièrement, à l’ère digitale, le code permet aux outils numériques de traiter n’importe quel type d’information : du texte, des images, du son ou de la vidéo. A l’ère analogique, nous avions besoin d’un équipement, d’un moyen de stocker et de réseaux de distribution spécifiques pour chacun. Aujourd’hui, on n’a besoin que d’un seul type d’équipement - le PC -, un seul type de stockage - le disque dur - et un seul type de chaîne de distribution - Internet. Deuxièmement, ce code universel a permis de produire en masse des PC et des disques durs et d’abaisser leur coût de manière spectaculaire. Troisièmement, la recherche d’informations s’est améliorée. Nous pouvons trouver plus facilement l’aiguille dans la meule de foin qu’à l’époque analogique. Quatrièmement, Internet nous fournit une infrastructure d’accès global pour retrouver l’information. Plus besoin d’aller à une source comme la bibliothèque. Dans le contexte technologique actuel, nos outils numériques stockent l’information par défaut. Et c’est l’oubli qui demande un effort, plutôt que le souvenir .
Paru dans Libération du 12 novembre 2009 droit à l'oubli sur Internet
Je crois avoir montré mes fesses à la Saint-Nicolas, en 1969. Je ne le fais plus depuis. Et je n'aimerais