Du français
On relève d’emblée des traits communs :
- chaque personnage apparaît finalement isolé dans une parfaite incommunicabilité ;
- hormis Oenone, les confidents n’apparaissent pas ; ils s’en tiennent à des rôles d’observateurs passifs. Quant aux initiatives d’Oenone, elles ne sont pas récompensées. Elles seront interprétées comme une trahison :
Phèdre : « Ainsi donc jusqu’au bout tu veux m’empoisonner,
Malheureuse ? Voilà comme tu m’as perdue. » (v. 1305-1309, Acte IV, sc. 6)
La passion de Phèdre pour Hippolyte le DESTINATEUR l'OBJET le DESTINATAIRE :
Vénus a jeté un sort une passion amoureuse Hippolyte à Pasiphaë. La tare héréditaire mais incestueuse retombe sur Phèdre, sa fille. .
le SUJET
Phèdre
les ADJUVANTS les OPPOSANTS
Oenone Hippolyte ; Aricie ; Thésée ; Phèdre elle-même
Commentaires :
- L’amour de Phèdre pour Hippolyte est illégitime. Les lois civiles et religieuses l’interdisent. Phèdre se place alors en marge des conventions : de fait, elle s’isole dans une passion qui ne trouve aucune assistance sinon celle, finalement néfaste, de sa confidente.
- Le roi Thésée s’oppose à elle de deux manières : il est son époux légal, et revendique ses droits maritaux. Mais il est aussi porteur de l’Ordre moral et représentant de la Loi. A ce titre, il ne peut accepter la violation des règles sociales. C’est sous ces deux étiquettes qu’il réprime les élans de Phèdre.
- Aricie constitue aussi une rivale directe de Phèdre dans la réalisation de son dessein. Toutes deux aspirent à l’amour d’Hippolyte. Rivales, et différentes : la tirade amoureuse de Phèdre (v. 269-316) se transforme en plainte narcissique sur le passé et la punition de Vénus. Son discours nombriliste fait peu de cas des desiderata d’Hippolyte. Elle ne parle que d’elle-même :
« Je sentis tout mon corps et transir, et brûler.
Je reconnus Vénus, et ses feux