D’une fin de l’histoire à l’autre : françois fukuyama
Histoire, Littérature, Esthétique
15 | 2015
La fin de l’histoire
D’une fin de l’histoire à l’autre : Francis Fukuyama,
François Furet, (re)lectures croisées
David Schreiber
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/elh/572
DOI : 10.4000/elh.572
ISSN : 2492-7457
Éditeur
CNRS Éditions
Édition imprimée
Date de publication : 8 octobre 2015
Pagination : 27-35
ISBN : 978-2-271-08822-2 …afficher plus de contenu…
Furet veut à tout prix éviter de passer d’une philosophie de l’histoire à une autre. Au point que, de l’illusion communiste, il ne s’agit pas de déclarer qu’elle est « finie » à tout jamais, mais seu- lement sous la forme spécifique qui a été la sienne au xxe siècle. Fin d’une époque, donc. Par une étrange prédiction qui ne veut pas en être une, et sur laquelle il nous faudra revenir, Furet précise que l’idéologie communiste « a de beaux jours devant elle sous d’autres formes
([qu’il] ne [se] risquer[a] pas à prédire), inséparable qu’elle est du sentiment démocratique moderne13 ». S’il n’y a plus aujourd’hui de partis qui combattent au nom d’un horizon postbourgeois, …afficher plus de contenu…
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Fin de la croyance en l’histoire plutôt que fin de l’histoire ? La fin de l’his- toire, dans le cas de Furet, serait- elle à entendre en un deuxième sens, caché en embuscade derrière le premier ? À la dif- férence de Fukuyama, Furet ne cherche à justifier ni la démocratie libérale ni le capitalisme par l’histoire – encore moins par l’histoire universelle. La démocratie n’est pas un telos. Elle surgit avec la
Révolution française et l’énoncé de ses principes en 1789. Elle est proclamée par une « figure » qui fait converger une his- toire sociale et économique avec une his- toire conceptuelle, celle du « bourgeois ».
Il n’y a pas de « marche de l’histoire » jus-
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