Dupin

933 mots 4 pages
-----------------------.

LE CORPS ET LE CORPUS CHEZ BERNARD NOEL ET JACQUES DUPIN Michael Brophy
(Dalhousie University)

Rever le corps dans le texte malgre les cassures et les failles evidentes de la langue, rejoindre la substance de ce que nous sommes par le biais des mots: voila un but que s'est propose la poesie moderne tout en reconnaissant la difficulte sinon l'impossibilite de cette tache. La poesie de nos jours cherche a contester et a renverser l'arbitraire du signe, concept saussurien qui refute tout rapport de motivation entre le signifie et le signifiant, et qui demontre d'ailleurs que les signes s'organisent a part, sans se referer ni a leur substance phonique ni aux idees qu'ils representent. 1 Le poete desire donc remettre en cause le systeme de la langue dont les relations, selon la description de Saussure, relevent uniquement de la convention et non d'une homologie secrete, si ardemment recherchee pourtant, entre mot et monde, signe et substance. Chaque acte d'ecrire devient cette tentative acharnee de capter dans les mots une force osmotique, de sonder le mystere de «l'inextinguible reel incree» qui, selon Rene Char, affleure joyeusement dans le poeme des que l'imagination s'allie aux «puissances magiques et subversives du desir.»2 A l'encontre de la linguistique et des ecarts qu'elle constate, le poNe s'evertue, parfois desesperement, a faire couler dans le reseau verbal la seve du reel, a dechalner les resonances affectives des mots indissociables des pulsions les plus intimes de l'etre. Cette activite implique d'une part une interrogation incessante de la tromperie et de la traltrise des mots dont les relations mutuelles, de nature purement intralinguistique, priment et occultent notre saisie du reel; et d'autre part, l'elaboration d'une ecriture en continuel desaccord avec elle-meme qui, non fixe et non close, vise un depassement de soi sans cesse renouvele, c'est-a-dire, l'effacement d'un mode de figuration trop fige pour concorder avec

en relation

  • Sans Nom 1
    487 mots | 2 pages
  • Synthèse fait divers
    531 mots | 3 pages
  • Tarvail dernier jour d'un condamné
    1870 mots | 8 pages
  • Analyse dame de pique
    4101 mots | 17 pages
  • Murakami
    548 mots | 3 pages
  • Redaction d'une critique
    333 mots | 2 pages
  • Henri michaux, une oeuvre d'art doit-elle être déconcertant
    779 mots | 4 pages
  • Ingenu de voltaire
    1534 mots | 7 pages
  • Fictionalité et factualité dans l'inde moderne et contemporaine
    5279 mots | 22 pages
  • Pensez-vous que l’on puisse traiter de sujets graves et sérieux sur le mode plaisant ouhumoristique ? vous appuierez votre réponse sur le corpus ci-dessus et sur des exemplesempruntés à d’autres formes d’art, y compris le cinéma.
    1870 mots | 8 pages
  • BOB MONROE
    269 mots | 2 pages
  • Titi
    602 mots | 3 pages
  • dupin
    645 mots | 3 pages
  • Dissertation
    3880 mots | 16 pages
  • Anthologie poétique
    679 mots | 3 pages