Emile Durkheim et la religion comme culte de la société

1. Une caractérisation de la religion à partir du sacré a) De la révélation à l’homme double
Durkheim pense avoir trouvé dans la religion à la fois le fondement, l’origine sociale et le principe même de la cohésion sociale.
La religion contribue à développer l’idéal moral dans la nature humaine, ce qui fait que l’homme est double : il y a deux êtres : un être individuel et un être social. b) La division du monde entre sacré et profane
Durkheim tente de définir le phénomène religieux dès le premier chapitre de formes élémentaires de la vie religieuse.
Il commence par rejeter diverses conceptions prétendues à son époque. L’idée de surnaturel est insatisfaisante pour définir la religion car cela suppose, d’une part, qu’il y ait un sentiment de mystère, un aspect inintelligible dans le phénomène religieux. La religion se vit et se pratique simplement et quotidiennement pour nombre d’êtres humains qui ne l’envisagent pas comme étrangeté.
D’autre part, l’idée de surnaturel est tardive. Ensuite, définir la religion par le divin exclut des religions dans lesquelles les dieux ne jouent qu’un rôle secondaire.

Durkheim opère une distinction importante entre le magie et la religion. Ainsi « les croyances proprement religieuses sont toujours communes à une collectivité déterminée qui fait profession d’y adhérer et de pratiquer les rites qui en sont solidaires » contrairement aux croyances magiques qui « n’ont pour effet de lier les uns aux autres les hommes qui y adhèrent et de les unir en un même groupe, vivant d’une même vie ». Au contraire de la magie, la religion est inséparable de l’idée d’église (une communauté morale formée par tout les croyants d’une même foi).

Les croyances religieuses, des plus simples aux plus complexes, présentent toutes un dénominateur commun : « elles supposent une classification des choses, réelles ou idéales, que se représentent les hommes, en deux genres opposés