La démocratie est-elle nécessaire pour le développement ?

Au début des années 2000, l’UNESCO publiait un rapport titré « L’interaction démocratie et développement ». Cette étude dirigée par Boutros Boutros-Ghali était le fruit de la réflexion et de débats entre des acteurs du monde entier mais principalement originaire des pays d’Afrique et d’Asie (chercheurs, politiques, membres d’organisation intergouvernementale). Le rapport étudie deux notions mais pointe le fait qu’elles ne peuvent plus être considérées comme distinctes l’une de l’autre. En effet la mondialisation et l’intensification des flux en tout genre ont engendré une marche forcée vers, à la fois la démocratie, et le développement. L’Afrique doit désormais maitriser et faire face à deux processus, à un rythme accéléré. Dans l’idéal, la démocratie, le partage du pouvoir sont considérés comme un terreau fertile pour des évolutions positives démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociales : le développement. Cependant la réalité est plus complexe, comme l’explique Guy Rossatanga-Rignault (Professeur à la Faculté de Libreville) avec l’image de « l’œuf et de la poule » :
La démocratie est-elle un luxe que le développement permet d’acheter, ou l’une des conditions du développement ?

En cherchant dans l’Histoire récente du continent Africain, il apparait assez nettement que la démocratie calquée sur un modèle européen, (souvent français ou anglais) n’est pas une condition suffisante au développement. Ce modèle est une « exportation » peu adaptée à des nations pluriethniques souligne Serge Michailof (ancien directeur de l’Agence Française pour le développement). Même si l’accession au pouvoir se fait de manière démocratique (vote de la majorité), elle n’est pas garante d’un Etat égalitaire et démocratique. Le pouvoir d’une ethnie majoritaire se retrouve légalisé par le scrutin mais est-il légitimé pour autant ? Le fait que ce système apparaît comme légitime et juste en