La démocratie peut-elle être médiatique ?
Selon la célèbre formule d’Abraham Lincoln, seizième Président des Etats-Unis, la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». En effet, le terme de « démocratie », venant du grec « démos » et « kratos », signifiant « peuple » et « pouvoir » est le régime dans lequel le peuple est souverain. Partant, il s’oppose à la monarchie (gouvernement par un seul) et à l’oligarchie (gouvernement par un groupe restreint). Pour tous les auteurs, la liberté de vote est considérée comme l’élément capital du régime démocratique : c’est la possibilité pour les électeurs de choisir entre plusieurs candidatures, voire de ne pas choisir. Or, comment le choix des représentants du peuple, par le peuple, et pour le peuple peut-il s’opérer si le peuple lui-même n’est pas éclairé sur les tendances politiques ni informé des choix dont il dispose ? Pour le philosophe Jean François Revel, la civilisation démocratique est entièrement fondée sur l’exactitude de l’information : si le citoyen n’est pas correctement informé, alors son vote ne veut rien dire.
Toutefois, si par le truchement du droit de vote, la démocratie permet au citoyen de participer à la vie politique, l’émergence de l’individualisme a remis en cause l’élection en tant que lien social. Avec le temps, les représentants politiques ont tendance à oublier les besoins et les aspirations de volonté de leurs électeurs et à privilégier la satisfaction de leurs intérêts de représentants, professionnels de la politique. Finalement, le citoyen se sent souvent dépourvu de pouvoir et comme incapable de se rebrancher sur le corps politique de la nation. D’où l’utilisation par les citoyens du droit de vote comme exutoire de leur mécontentement, de leur exclusion du système politique puisque finalement l’élection ne fait plus de lien entre les électeurs et les élus.
A l’ère d’une civilisation hypermoderne où règnent de manière contemporaine les images et les