Dans la Grèce antique, la démocratie dite « gouvernement par le peuple » désignait la prise de décision en matière politique et législative par les citoyens réunis en Assemblée populaire. De nos jours, la démocratie est une aspiration universelle, même si, dans les faits, elle ne se matérialise pas partout. Selon la célèbre formule d’Abraham Lincoln, elle est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Idéalement, la démocratie instaure une identité entre les gouvernants et les gouvernés. Pour ce faire, elle suppose la réunion de trois conditions qui sont l'égalité, la légalité et la liberté. Le gouvernement du peuple se concrétise principalement grâce à l’élection, par lequel l’électeur dispose de la faculté d’exprimer un choix en faveur de l’attribution à un ou plusieurs candidats d’un mandat ou d’une fonction. Mais l’électeur peut par ailleurs refuser d'exprimer un choix. C’est à travers un scrutin que les citoyens ont la possibilité de désigner les élus, voire de les révoquer lors d'un référendum. L’élection est donc un pilier démocratique car elle permet de choisir ceux qui prennent des décisions en notre nom. Ces élus seront alors totalement responsables de leurs décisions. Le principe de l’élection s’est considérablement développé dès le XVIIIème siècle avec l’instauration de l’isoloir, garant de la liberté par l’absence de pression au moment du vote, mais il s’est démocratisé plus concrètement grâce au suffrage universel masculin en 1848. Nous nous demanderons ici si la tenue d’élection au sein d’un État est un critère suffisant pour garantir les principes de la démocratie ? Nous verrons donc dans une première partie l’élection comme critère indispensable à la démocratie (I) puis dans une seconde partie les limites de l’élection comme principe démocratique (II).
I – L’élection, un critère indispensable à la définition de la démocratie.
Ainsi donc, l’élection est un des piliers de la démocratie de nos jours.