Désinflation compétitive
I Définition et distinction conceptuelle déflation/désinflation
La désinflation correspond au ralentissement de la croissance des prix, c’est-à-dire au ralentissement de l’inflation. Le taux d’inflation diminue mais sans devenir nul ou négatif. La hausse des prix continue mais à un moindre rythme.
A ne pas confondre avec déflation qui indique une baisse du niveau général des prix en situation de contraction de la demande. Le taux d’inflation devient alors négatif.
II La désinflation compétitive : un cas particulier, la France
Cette politique de désinflation compétitive désigne en particulier la politique économique menée en France à partir de 1983.
Elle visait à réduire le différentiel d’inflation avec les principaux partenaires de la France, principalement l’Allemagne, qui s’était creusé suite aux deux chocs pétroliers puis à la « relance à contre courant » par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy en 1981. Elle devait permettre ainsi de conforter le franc par rapport au Deutsch Mark, de restaurer la compétitivité prix des exportations françaises et ainsi de desserrer la contrainte extérieure. Elle correspondait à un refus de relancer l’activité économique par une politique keynésienne de soutien de la demande globale.
Cette politique de désinflation compétitive initiée par le gouvernement Mauroy sera poursuivie aussi bien par ses successeurs socialistes (L. Fabius, M. Rocard, P. Bérégovoy) que par les gouvernements Chirac, Balladur, Jupé, Jospin, Raffarin puis de Villepin, dans le contexte de l’entrée en zone euro.
Le gouvernement socialiste effectua en vain trois dévaluations successives de 1981 à 1983, sans succès. Mais la désinflation compétitive apparut comme une alternative à la dévaluation, impossible dans un régime de change fixe (le Système Monétaire Européen).
III Processus et objectifs de cette politique monétaire
Cette politique a pour but de réduire une inflation et un taux de chômage