EA2 Le Dormeur du val
EA2
Le Dormeur du val d’Arthur Rimbaud
Le Dormeur du val est un sonnet en alexandrin reprenant différents thèmes dont la nature, la jeunesse et la mort.
« Le Dormeur » peut avoir deux sens, celui de dormir mais aussi celui de mourir. Nous entendons souvent, « il s’est endormi » dans le sens, il est mort. Mais c’est aussi être inactif, abandonné son corps l’espace d’un moment. Rimbaud nous parle de la nature dans toute sa splendeur surtout dans le premier quatrain. Il nous la décrit comme un trou de verdure mais aussi de manière à ce que le lecteur puisse vraiment se l’imaginer. Elle nous évoque le bonheur et nous pouvons la percevoir avec nos sens, l’ouïe (le chant de la rivière), l’odorat (les parfums), le toucher (la mousse) et la vue. Il y a aussi beaucoup de clarté, de lumière, « le soleil luit ». Reprise du mot « val », vers quatre rappelle « la rivière », vers un.
L’évocation de la nature est paradoxale avec le titre. La nature, bien qu’elle puisse évoquer le calme et la tranquillité, n’est jamais endormie et inactive, d’où l’adverbe « follement », qualificatif de rivière, agitation de la nature, rien n’est inactif.
L’argent évoqué au vers trois, nous fait immédiatement penser à la richesse mais ce dernier est rejeté par le vers deux, « les haillons », comme si la nature pouvait transformer ces haillons, vêtement en lambeaux, connotant la pauvreté, l’usure en tissu d’argent.
Dans le deuxième quatrain nous avons la description d’un jeune soldat semblant dormir paisiblement, une sorte de zoom sur ce dernier. De nombreux mots nous montrent l’inactivité du dormeur (bouche ouverte, étendu, nuque baignant). Il a perdu son casque, vers cinq « tête nue », inactivité mais aussi inconscience du soldat. Nous avons une impression de fraîcheur, de jeunesse mais aussi de liquidité, vers six « baignant ». Effectivement la tête du soldat baigne dans le sang. La lumière est matérialisée métaphoriquement au vers huit, elle