Charles Dérus

Ecrire une nouvelle : Sujet p. 349

Ses portes ne s'étant jamais ouvertes, il a emporté M.B. à son bord.

Soudain, les yeux de M.B., ou plutôt de Martin Brunel, s'ouvrirent. Il vit que son souffle avait dessiné une grande tache ronde sur la vitre pendant qu'il dormait. Il se demanda ce qui l'avait reveillé mais il n'eut pas à chercher longtemps : des bruits retentissaient à l'intérieur du train. Les passagers étaient appeurés, certains criaient. Dehors, il faisait noir. Martin jeta un coup d'oeil à l'horloge qui indiquait trois heures et demie du matin, ce qui signifiait que le train avait démarré depuis plus de huit heures.

Martin se dit qu'ils avaient du faire beaucoup de route depuis 19h20, à Paris. Il se dirigea vers une femme assise sur le siège en face de lui pour lui demander où ils étaient et pourquoi les gens criaient.

Mais à peine fut-t-il levé qu'il tomba à terre, en effet le train s'était ébranlé et avait ralenti très vite. Il finit par s'arrêter et ses portes s'ouvrirent en grinçant. Les passagers sortirent rapidement, Martin se leva, prit sa valise et sortit à son tour.

Dehors régnait un froid glacial. Le sol était humide et Martin était devant une petite gare d'aspect miteux, sinistre qu'il n'avait jamais vue auparavant. Il semblait bien qu'elle n'avait pas été rénovée depuis longtemps.

Martin vit un petit écriteau éclairé par une faible lumière. Il s'en approcha, suivi par quelques autres passagers du train.

" Nous ne pouvons pas être à Lille ", s'exclama une petite femme à l'air angoissée qui les suivaient.
" Si, regardez, c'est écrit "Gare de Lille" là-haut, au-dessus de la gare !" répliqua un homme moustachu qui était parmi-eux.
" Impossible, je suis déjà venue ici, la gare ne ressemble pas du tout à cette antiquité !", s'exclama une autre.

Parvenus à hauteur de l'écriteau, Martin et les autres lurent :

"Gare de Lille, le 24 juin 1915 :
Nous signalons à nos passgers que notre gare va être fermée à