Ecrit d'invention sur phèdre
12 Décembre 2010
Ma chère amie,
je t'écris cette lettre pour prendre de tes nouvelles car tu es partie sans même me dire au revoir.
Quel est le motif, la raison, la cause de ce départ si brutal?
Y aurait il une faute que tu aurais commise dont tu te sente coupable et qui te ronge au point de nous quitter sans explication?
En t'écrivant ces lignes, mon inquiétude trouve un écho dans la récente lecture de Phèdre. Drame Antique, chef d'œuvre de notre culture classique.
Lecture imposée par le programme de ma section littéraire, j'ai découvert cette pièce je l'avoue à reculons. Je viens de terminer sa relecture à voix haute cette fois pour mieux m'imprégner de la beauté des alexandrins, de leur rythme et de leur sonorité harmonieuse :
« Fille de Mionos et de Pasiphaé »
« Je mourrais ce matin digne d'être pleurée. J'ai suivi tes conseils, je meurs déshonorée. »
Phèdre de prime abords, ne m'attirait pas je l'avoue. Drame passionnel et fin inéluctable sans surprise. Après ton départ, j'aurais eu besoin d'une comédie dont la légèreté aurait pu dissiper mes inquiétudes envers toi. Mon esprit, remplit de préjugés c'est pourtant laissé prendre avec passion à l'univers complexe des sentiments de Phèdre: héroïne antique qu'on ne quitte à regrets qu'à son dernier soupir.
Phèdre m'a touchée par sa faiblesse terriblement humaine qui s'oppose à la violence et au courage engendré par son amour. « Je ne me soutient plus. Ma force m'abandonne ».
Sa passion la pousse à se dénoncer, à sacrifier sa vie pour donner une issue à son amour impossible.
« Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste ». Parallèlement son amour nourri d'une façon intense les feux de la jalousie provoqués par la nouvelle de l'existence d'une rivale : Aricie.
« Aricie a trouvé le chemin de son cœur » ; « Ah douleur non encore éprouvée! » ; « Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage ».
Phèdre qui voulait se sacrifier ne peut envisager le bonheur d'Hippolyte