« - Allez-vous-en tous ! Allez rejoindre vos régiments ! Et vivement ! je leur ordonnais fermement. - Où qu'il est le régiment, mon commandant ? que mes hommes me demandaient - Il est à Barbagny. - Où que c'est Barbagny ? - C'est par là. » Je leur montrais la direction de Barbagny, la direction de leur régiment, de leur ''famille''. En temps de guerre la chose à laquelle nous avons le plus besoin c'est de notre famille, avec comme frères nos camarades, avec comme père notre supérieur. On représente tous le même nom, celui de français. Nous sommes tous fait pareil, à chaque fois qu'un de nous tombe son sang se mélange à celui d'à coté, c'est le même sang. Si ils ne comprenaient pas ça ils étaient perdus d'avance car c'est ce lien de fraternité qui aller les sauver. Donc je leur pointais du doigt là où ils seront à l'abri quelques heures ; dans ce noir profond, à mes yeux, Barbagny brillait. Ça se voyait qu'ils n'avaient pas confiance en moi, malheureusement. Ils regardaient cette route comme un peloton d'exécution et ils avaient raison mais je devais leur montré le contraire, leur montré que j'étais sûr de ce que je disais. C'est mon rôle de commandant. Je devais être ferme, autoritaire mais à la fois rassurant, comme un paternel. C'était moi qui donnait les ordres, et eux ils devaient les appliquer comme des fils obéissants. Cette route où je les envoyais était étroite, profonde, obscure, et meurtrière comme le couloir de la mort. Je me rassurais en me disant que si ils venaient à tomber cette horrible nuit ils ne mouraient pas en vain, ils mouraient pour la France. Et ils le savaient, c'est ce qui devait peut-être leur donner de la force et tuer les ennemis. Parfois, un soldat venait me voir et me demande à quoi bon continuer, je lui répondais que « Si tu veux abandonner, cette guerre et te laisser mourir, ne meut pas en vain et bat toi, non pas pour toi, mais pour sauver tes frères » et c'est à ce moment que cette fraternité les