Ecriture d'invention
Nos deux personnages se trouvent à Sorate, géante métropole terrienne, habitée depuis vingt années seulement. L’été de 1987 étouffe le Petit Prince, ébloui par les intenses rayons jaunes qui pénètrent ces ronds yeux. Le narrateur, Arthur des Alpes, propose à son nouvel ami une promenade philosophique parmi quelques jolies rues de la ville. Se tenant par la main, ils se dirigent vers Rue Sainte Catherine.
« Qu’est-ce que c’est que ces choses-là ? demanda curieux le bonhomme.
- Ce ne sont pas des choses, répondit Arthur, ce sont des maisons. Nous y habitons, nous qui vivons sur Terre.
- Oh que c’est drôle ! Et à quoi vous servent-elles ? Qu’elles sont jolies ! s’écria le Petit Prince fou d’admiration.
- Oui, elles sont belles. Elles sont très importantes pour nous. On y vit, on y mange, on y dort. C’est un lieu où nous nous sentons à l’abri, protégé de l’extérieur, expliqua-t-il.
- De l’extérieur ? C’est mauvais, l’extérieur ? s’écria-t-il apeuré.
- Ca dépend, répliqua l’adulte.
- Oh, répliqua l’enfant qui fixait droit devant lui, et que fait cette jeune dame couchée sur la rue et pourquoi tient-elle un carton en main et une soucoupe vide dans l’autre?
- Elle est pauvre. Elle espère que quelque passant généreux lui versera de la monnaie dans son bol. Tu vois, cette dame n’a pas de maison. Elle n’en aura jamais je pense.
- Elle a l’air malheureuse. Pourtant il me semble de voir plein de maisons. Ou sont-elles toutes pleines ?
- Oh, mon enfant ! Le problème, soupira-t-il, c’est que pour posséder l’une d’elles, être pauvre est un problème.
-Mais cela est injuste ! Donc si l’on nait pauvre, on n’aura jamais une maison toute à nous ?
-C’est cela.
-Et les riches, ne peuvent-ils pas aider les pauvres ?
-Non, c’est compliqué.
-C’est triste ce que tu me dis. Il doit bien y avoir des maisons