Ecrivain et son époque
Jean-Paul Sartre affirme, dans son recueil d’articles, Situations II, que la valeur d’un texte littéraire repose essentiellement sur la relation de l’auteur à son époque, autrement dit, selon lui, une oeuvre est l’expression d’une prise de position. Mais ce que l’on appelle la valeur d’un texte est en fait une notion relative dans la mesure où elle est étayée par des instances socialement et culturellement opposées. On parle de normes littéraires, de textes reconnus et de modèles du genre, mais la valeur d’un texte littéraire ne tient-elle pas au lien qui existe entre l’auteur et son époque ? Par ailleurs, n’est-elle pas liée aussi à la forme et au contenu du texte même, à la création de l’écrivain ?
Tout d’abord, la valeur d’un texte littéraire repose sur ce lien étroit entre l’écrivain et son époque. En d’autres termes, elle naît d’un contexte auquel l’écrivain appartient et sur lequel son oeuvre s’appuie. En premier lieu, la valeur d’un texte peut émaner du témoignage rationnel et objectif de l’écrivain sur son époque. Il s’agit alors d’une observation minutieuse et détaillée dans laquelle l’écrivain propose un constat documenté et véridique. En effet, c’est parce qu’il se place au plus près de la réalité que l’écrivain est à même de dépeindre avec le plus de fidèlité la réalité qui l’entoure. Son oeuvre est une photographie qui laisse apparaître le moindre détail ; elle tire sa valeur de la description authentique d’une époque. Mais n’était-ce pas la vocation du roman réaliste que de reproduire avec exactitude les réalités humaines ? Ainsi, Balzac a voulu rendre compte des “principes naturels” régissant les sociétés humaines, à partir de